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Antoine Bourdelle (1861-1929)
« C'est l'élan qui est la loi suprême » (Bourdelle)
Héraklès
occupe un espace bien vu dans la mythologie grecque comme dans
l'univers de Bourdelle. Porteur de tous les attributs de la virilité, il
incarne la face lumineuse de la violence aveugle. A travers le récit de
ses douze travaux, on assiste à l'enfantement de l'humanité héroique.
Une divine force d'être qui anime le « morceau de bravoure » de l'Héraklès archer.
C'est en ces termes en effet que l'œuvre, créée pour le collectionneur
Gabriel Thomas, fut acclamée au Salon des artistes de 1910.
Engagé
dans une lutte sans merci contre les oiseaux du lac de Stymphale, le
héros bande son arc et son courage. Un élan déployé mais contenu.
Bourdelle détermina l'écartèlement de la pose en travaillant la glaise
face à son modèle, le commandant Doyen-Parigot - « Athlète admirable »
rencontré « aux
samedis Rodin ».
Le buste rejeté en arrière, la
contraction du genou et du bras droit décuplent la tension de la jambe
gauche, au-dessus du vide béant. Et le masque effilé du héros - inspiré
peut-être de la statuaire grecque archaique - a la beauté incisive du
projectile lancé vers un but : la flèche, la course de l'homme.
Auteur de la notice : Jérôme Godeau