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Voyage à Auschwitz 2008
Article mis en ligne le 23 juin 2009
dernière modification le 9 novembre 2010


 

Le mercredi 19 novembre 2008

Le réveil a sonné à quatre heures, dur mais rapide le lever car j’étais impatiente. Aujourd’hui c’est enfin le jour J. J’ai pris un petit déjeuner tout en me posant des questions : comment allais-je être le soir, comment aurai-je réagi ?

Après avoir vérifié trois ou quatre fois de ne rien avoir oublié, appareil photo, gants, écharpe et surtout la carte d’identité et l’autorisation de sortie du territoire, je me suis enfin sentie prête. Une des adultes accompagnatrices se trouvant être une amie de mes parents, elle leur avait proposé de nous emmener à l’aéroport, mon frère et moi-même, c’est ce qui fut fait. Le temps d’entrer dans sa voiture, j’étais déjà frigorifiée, je me demandais alors comment j’allais être là-bas où les températures atteignent quelques fois les -20°.

Arrivés à l’aéroport dans les premiers, on a attendu patiemment en terminant nos nuits debout. Au bout d’un quart d’heure tout le monde était arrivé, on s’est alors présenté à l’enregistrement. On nous a demandé nos papiers et on nous a fouillés. Ensuite, il y a eu environ une heure d’attente avant l’embarquement, prises de photos de groupe, envoi de SMS aux collégiens qui ne font pas le voyage et qui se lèvent juste, tout le monde était curieux et excité. Une petite demi-heure plus tard, on embarquait. L’angoisse du premier voyage en avion arrivait pour Laure, Justine et moi-même. Le décollage un peu inquiétant, avec son bruit énorme et ses vibrations, terminé nous voilà soulagées et toute contente. Dans l’avion, impossible de dormir, le voyage en avion avec les amies, cela se fait une seule fois alors on en profite au maximum... Après deux heures de vol dans lequel on apprend dans quel groupe on se trouve (le groupe 4 pour toutes les personnes du collège complété par une ou deux autre qui nous étaient inconnues), on arrive enfin à Cracovie. On se rend alors compte qu’on a vraiment quitté la France. Après encore une petite heure de car on arrive à Auschwitz 1 ; on rencontre alors notre guide pour toute la journée.

La visite commence et au fur et a mesure, on voit des choses qui paraissent de plus en plus irréelles ; les deux tonnes de cheveux derrière une vitrine, toutes les valises du million et demi de personnes déportées. Je pense qu’on ne peut pas se faire une réelle idée en regardant des vidéos ou en lisant des livres ni même en visitant le camp car des choses plus qu’horribles et inhumaines se sont produites là-bas. Se trouver sur place, là où ces atrocités se sont passées permet de mieux réaliser que c’était ‘pour de vrai’. Mais qui étaient ces gens pour pouvoir faire cela ? Qu’on pensé, ressenti les victimes ? Qu’aurais-je fait, ressenti à leur place ?

Après cette visite, une pause déjeuner était organisée, on a alors mangé dans des salles prêtées à l’association avec laquelle nous sommes partis. Après un repas assez rapide nous sommes repartis pour une heure de car pour enfin arriver à Auschwitz 2 : Auschwitz Birkenau. Aussi grand que la presqu’île de Lyon, cet endroit a l’air agréable mais on apprend très vite qu’il ne faut pas se fier aux apparences. Des photos nous sont alors commentées par le guide ; on voit les endroits où les déporté furent entassés par cinq par lit, on voit aussi les bâtiments qui ne sont pas du tout abrités du froid et où on pouvait durement se réchauffer, On voit aussi le lac, ce lac ou l’on pourrait, si les températures le permettaient, se baigner et jouer gaiement mais plus après avoir appris ce qu’on jetait dedans : les corps et les cendres de centaines de milliers d’innocents. A quatre heures, la nuit était déjà tombée et une cérémonie en l’hommage des déportés était alors organisée. Tout le monde alluma une bougie quand on entendit le cri d’une amie en effet celle-ci était tombée dans un grand trou sur un coté de la plateforme. Pendant la cérémonie, j’étais alors sur le côté avec elle qui se remettait juste de son accident mais la tension était haute et personne n’osait parler.

A la fin de la cérémonie, on est alors reparti pour une heure de route pendant laquelle, nous avons ri, pour tout et n’importe quoi mais ces rires, je pense que c’était pour se changer les idées et surtout pour faire le vide après la journée que nous venions de passer et toutes les choses lourdes que nous avions vécues.

Dans l’avion, après avoir dîné, je n’ai pas réussi à dormir avant un moment, au moment où je commençais à dormir, le pilote annonçait l’arrivée.

Et d’un coup, tout était terminé, on rentrait alors chez nous et recommencions une vie « normale ». Mais dans un fond de ma tête ces images restent pour toujours je pense.

Alice